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Les grandes pandémies de peste

Publié le par Christian Bochet

Dans l’Histoire, on compte trois pandémies de peste :

  • la peste de Justinien, dont le premier foyer se situe en Egypte en 541. Durant deux siècles, jusqu’en 767, par poussées successives, elle se répand dans le Sud de l’Europe, réduisant la population des ports et villes du bassin méditerranéen comme Éphèse, Constantinople, Alexandrie, etc. Rome est touchée en 589, causant la mort du pape Pélage II en février 590.
  • la peste noire de 1347, dont le premier foyer est détecté en Chine, dans la province de Hopei, dès 1334. La peste y cause la mort des deux tiers de la population, puis se propage par voie maritime vers l’Inde, l’Arabie, la Syrie et la Mésopotamie. En 1346, la peste atteint le comptoir génois de Caffa (aujourd’hui Théodosie), en Crimée, assiégée, puis la peste est disséminée par les génois dans les ports où ils font halte : d’abord Constantinople, puis Messine, Gênes et Marseille. Entre 1348 et 1350, l’ensemble de l’Europe est touchée, avec une mortalité terrible : on estime qu’entre un quart et la moitié de la population européenne succombe à la peste noire.
  • la 3e pandémie, ou peste de Chine, qui débute dans la deuxième moitié du XIXe siècle et arrive à Hong Kong en 1894, puis à Madagascar, au Japon, au Portugal en 1899, Sydney et San Francisco en 1900, Java en 1910, Ceylan en 1914 et la France en 1920.

C’est durant cette dernière épidémie qu’Alexandre Yersin, un médecin franco-suisse, fait la découverte du bacille de la peste, Yersinia pestis, une bactérie véhiculée par le rat, et transmise à l’homme par la puce.

Entre ces grandes pandémies, des épidémies se déclarent par résurgence, comme à Venise en 1630, Londres en 1665, Marseille en 1720 ou Moscou en 1771. Plus localement, les paroisses françaises sont fréquemment touchées par des épidémies de quelques mois, qui causent des ravages parmi la population. Ces événements entraînent des mouvements de population, entre habitants des villes qui fuient à la campagne, et malades mis en quarantaines, souvent à l’écart des villes, dans des maisons de malades ou lazarets.

Pour se préserver de la maladie, dès le XVIe siècle, des manuels d’hygiène circulent en France. C’est par exemple le cas du Sommaire de certains et vrays remèdes contre la peste du médecin lyonnais François Chappuys, publié en 1558 par l’éditeur toulousain Jacques Colomiès. Il y est ainsi recommandé d’éviter la sueur, le souffle ou le crachat des malades, et d’assurer la propreté des linges et draps de maison en les lavant, parfumant et aérant. Ce n’est pourtant qu’après la découverte du bacille Yersinia pestis, puis des antibiotiques comme la streptomycine dans les années 1940, que la peste pourra être soignée. Au cours des siècles, elle aura fait des dizaines de millions de victimes.

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